mercredi 17 juillet 2013

Je me colle à sa taille

























Ficus carica L. var sativa Fiori // Figuier
13 mai 2013, 11 h/14 h, puis de 16 h le 13 mai à 10 h le 14 mai. Vent thermique de fin d’après-midi, 20 km/h et mouvements de la scie égoïne.
Huiles sur toile 30x30 // Croquis A3

Le figuier a les branches qui pointent vers le haut : pas question de compter sur la gravité pour faire couler l’encre. Il faut que ça pègue. L’huile de lin est là, avec du pigment noir récupéré au fond d’une malle. Les trois toiles verticales sont en contact des jeunes pousses, mais toujours pas de vent, et toutes ces branches mortes. Les jardiniers sont à la bourre, alors je me colle à sa taille avec plaisir, au sécateur et à l’égoïne. Me voici dans l’arbre en suspens, à le secouer de la scie comme un prunier. J’oublie les toiles et fais au figuier sa toilette de printemps. Les premiers visiteurs arrivent : 

— Alors vous coupez quoi, là ? Et ça se taille les figuiers ?
— Juste les mortes, pas plus. À cette époque il y en a beaucoup à cause du gel.
— Ah ça oui ! le gel…
— Pour le reste, il vaut mieux le laisser tranquille…
— Et vous n’utilisez pas de scie électrique ?
— Malheureux ! Tout ce bruit pour des branches si petites…
— Ah oui (déçu). Allez, bonne journée.  Bonne journée tout le monde !

Et ils s’en vont.

Le figuier reste pour moi un mystère, je n’ai jamais rien compris à sa fécondation. Je décide de laisser une toile toute la nuit en témoin.






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