C'est sur cette terrasse en béton, en Ardèche, que ma connivence avec le vent a commencée.
Monter sur le toit pour dessiner les fils à linges et les lignes de crêtes, le jeu des horizons.
L(Ardèche
1998)
Un
jour, alors que je dessine sur un toit le vent se lève.
Un
sol plan en béton craquelé, fils à linges et lignes de crêtes
sont le paysage que je tente de saisir. Mais les rafales m'en
empêchent, il faut sans cesse fixer les feuilles, bloquer les
crayons et souvent ça ne tient pas, tout s’envole et je m’énerve.
Alors,
je ne dessine plus et je regarde les fils à linge.
Fils
à linge et sol plan : la première ‘aile-curseur’ se
dessine dans ma tête, faire dessiner le vent ? faire avec,
comme pour un jardin ?
A
l'affût, j'attends et j'attrape les objets. Un petit entonnoir en
zinc avec un robinet, du bambou au bord du Rhône, une poulie au BHV. Et puis un jour tout est là.
Retendre
un peu les fils, poser la poulie et le bambou, chausser d'un lacet le
petit entonnoir et doser l'encre de Chine.
Au sol du papier.
Du vent.
Laisser faire.
Voilà
comment tout ça a commencé.
Marseille, avril 2001
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