Étude (extraits graphiques) sur les conditions d'insertion des retenues colinéaire dans le paysage de la région PACA.
Menée en 2022 pour la LPO/ Agence de l'eau.

Étude (extraits graphiques) sur les conditions d'insertion des retenues colinéaire dans le paysage de la région PACA.
Menée en 2022 pour la LPO/ Agence de l'eau.
Rémi Duthoit, [Paysages & Inventions]
Paysagiste concepteur à Forcalquier - Alpes de haute-Provence.
Diplômé ENSP Versailles 1996. Installé en libéral depuis le 01-01-2001. Paysagiste conseil de l’Etat (Alpes-Maritimes), enseignant de projet à l’ENSP Versailles-Marseille depuis 2006.
Publications :
Pour un paysage consenti Carnet du paysage « énergie » 2020 /.
Prendre l'air / Verdons : 2018
Géo. découvertes (hors série spécial 30 ans/2009).
Almanach des Paysages et Jardins du Sud. Louisa Jones/ Aubanel 2008.
Marseille, énergie et frustrations / Baptiste Lanaspèze/ Actes Sud. 2006
Du Jardin au Paysage, 30 créations contemporaines en Provence . L.Jones. Abanel 2004.
‘Art et jardin à Chaumont-sur-Loire’, Louisa Jones (Actes Sud 2003).
LE MONDE2 (juillet/aout 2002)
Télérama (août 2002),
'Les jardins du futur', édition du conservatoire international des jardins (1992/2002),
Les retenues collinaires en Provence - (Région Sud)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE - ÉTUDE 5 k€
réalisation d’un guide régionnale avec la LPO/ Agende de l’eau
Maître d’ouvrage : Agende de l’eau
Maîtrise d’œuvre : partagée avec la LPO PACA
La Base de Loisir des Iscles/ Réallon / Hautes-Alpes - (05)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE 15 k€
Site: Base de loisir des Iscles
Maître d’ouvrage : Commune
Maîtrise d’œuvre : Avec Atelier 4 Architectes / GAP
Les grands Cols des Hautes-Alpes - (05)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE - ÉTUDE DE DÉFINITION
Site: 6 grands cols des Hautes Alpes Étude 15 k€
Maître d’ouvrage : Département des Hautes-Alpes.
Maîtrise d’œuvre : partagée avec Wagon Landscaping, paysagistes
Aménagement du Col de Vars - (05)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE NIVEAU DCE
Site: Col de Vars : Commune de Vars (05) Étude 27 k€
Maître d’ouvrage : Département des Hautes-Alpes et commune
Maîtrise d’œuvre : partagée avec Sandrine Raymond, architecte
Pont de Manosque (04)/Accompagnement végétal d’infrastructure
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ en cours d’achèvement
Site: Manosque Étude 12 k€
Maître d’ouvrage : Conseil Départemental des Alpes de Hautes Provence
Aire de stationnement Vallouise/Parc National des Écrins (05)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ réalisation en cours
Site: Entre les Aygues Étude 15 k€
Maître d’ouvrage : Commune de Vallouise assistées du PNÉcrins
Maîtrise d’œuvre : partagée avec Sandrine Raymond, architecte
2020-2018
Réseaux et paysage du Luberon (84-04)
ÉTUDE DE MAÎTRISE D’ŒUVRE
Site: PNR du Luberon Étude 20 k€
Maître d’ouvrage : PNR du Luberon.
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MPG, paysagistes
La 4100 dans la vallée de l’Ecrème. Paysage et renforcement de la sécurité
routière par le végétal (04)
ÉTUDE DE MAÎTRISE D’ŒUVRE Chantier automne 2020
Site: RD 4100 entre Cereste et Montjustin. Étude 5 k€
Maître d’ouvrage : Département 04 / Maison technique de Forcalquier
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MTD 04.
Notre Dame de La Garde/ Places, chemins, jardins. Parking de l’Étoile (13)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ETUDE
Site: Colline de Notre Dame de La Garde Étude 48 k€
Maître d’ouvrage : Diocèse de Marseille.
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MPG, paysagistes
Place de la bibliothèque de Volx (04)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ Chantier Avril 2018
Site: Volx 04130 Étude 10 k€ Projet 70 k€
Maître d’ouvrage : Commune Volx.
Maîtrise d’œuvre : partagée avec Wagon Landscaping, paysagistes
Carrefour des Granons/ Reillanne (04)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE
Site: Reillanne Étude 5 k€
Maître d’ouvrage : Conseil Départemental des Alpes de Hautes Provence
2018 et avant
Cimetière de Volx /Commune de Volx (04)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ Livré Nov.2016
Site: Volx 04130 Étude 13 k€
Maître d’ouvrage : Commune Volx
Maîtrise d’œuvre : partagée avec BLOC paysage, paysagistes
Hôtellerie de la Saint Baume / Espaces d’acceuil et stationnements (83)
ÉTUDE DE MAÎTRISE D’ŒUVRE. NIVEAU APS.
Site: Hôtellerie/Plan d’Aups Étude 15 k€
Maître d’ouvrage : Hôtellerie Dominicaine de la Saint Baume
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MPG, paysagistes
Forcalquier : Place Verdun-République et placette de Tranformateur (04)
MISSION D’ASSISTANCE MAÎTRISE OUVRAGE&MAITRISE D’ŒUVRE.
Site: Forcalquier Alpes de Haute Provence Étude 16 k€
Maître d’ouvrage : Marie de Forcalquier CG04
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MTD 04
Opération Grand Site du massif des ocres (84)
MISSION D’ÉTUDE DE PAYSAGE/ Grand territoire / Mandataire.
Site: 10 communes du PNR Luberon (Rustrel, Roussillon, Gargas, Villard,
Caseneuve, Apt, Gignac, Viens, Goult, ST Saturnin les Apt) Étude 90 000€
Maître d’ouvrage : Parc Naturel Régional du Luberon
Maîtrise d’œuvre : Rémi Duthoit mandataire, MPG, paysagiste,
V. Baggioni, sociologue, Khan-Perdereau, architecte-urbanistes
Fruit d’une belle aventure collective avec la maison Technique départementale de Forcalquier, la LPO et des entreprises impliquées, l’aménagement se développe sur 2km et 6 années de chantier, avec des opérations pour les humains et pour les autres animaux (renaturation, protections des berges...) et un travail de mémoire avec le recyclage de l’ancien pont en belvédère-jardin signalé par une fresque réalisée par des jeunes Manosquins. L’ensemble est conçu sans arrosage et avec des végétaux issus du site (création d’une pépinière in situ pendant le chantier).
État les lieux : tout est présent dans les sites ou juste à côté et c'est avant tout à partir de ce qui existe que doit se construire ce qui va venir après.
Ce « tout » se décompose en deux parties, ce qui est tangible, les données géographiques/les mesures, et ce qui est du domaine du sensible, de la perception, des émotions.
Le site de l’Iscles est situé dans une zone d'expansion du torrent de Réallon. Il y dépose ses galets au gré des crues et des fontes, pour produire un paysage caractéristique des eaux de montagne au régime torrentiel : une rivière en tresse. « Les Iscles » racontent ces formes minérales, un paysage singulier constitué par l’aléa, l’expression de l’érosion.
Deux paysages cohabitent, celui du torrent et celui du plan d’eau.
L’eau en mouvement et l’eau calme. Ce contraste participe à la singularité du lieu. La coupure est franche, c’est la digue vers les Gournier qui domine la vallée et la partage entre Est et Ouest.
Cette orientation solaire n’est pas sans conséquence sur la répartition des baigneurs pendant la saison estivale.
Nous partons de là.
Réalisées sans trucages ni retouches, ces images prises à travers une vitre sont des prétextes pour parler de paysage.
(photo Sandrine Raymond)
Le lieu dit «Entre les Aigues » est une des portes d’entrée dans la zone cœur du parc National des Écrins. Il fait l’objet d’un projet de valorisation porté par la commune de Vallouise, avec l’aide du Parc National.Le 7 octobre, le soleil arrive à midi sur la plate forme de stationnement, mais depuis le matin plusieurs équipes œuvrent dans l’ombre :
Valorisation des ruines, pose de la charpente, des bancs par des entrepises, tandis qu’un joyeux groupe s’en va fureter dans les taillis. Ils sont à la recherche d’essences à transplanter : Bouleaux, mélèzes, pin cembro, graminées (stipa calamagrostis), sédum et autres plantes à reprises faciles.
Il s’agit d’un groupe de bénévoles (Geneviève, Daniel, Dominique et Maryvone) accompagné d’agents du Parc National (gardes et botaniste) et du paysagiste concepteur du projet (Bibi).
Le principe général de la réorganisation de l’aire de stationnement consiste en la réduction de la plate forme actuelle (optimisation du stationnement sur une largueur de 16m) afin de permettre aux milieux présents aux abords (pierriers et prairies d'alpages) de regagner de l’espace, et ce en utilisant uniquement les matériaux du site. Aucun intrant, tant végétal que minéral n’a été utilisé, le maximum des matières sont recyclées, jusqu’a l’utilisation des restes de la charpente pour délimiter des stationnements des massifs !
Les plantes fraichement transplantées dans les massifs ont ensuite été paillées avec des branchages issus du débroussaillages des estives, de manières à donner un premier volume aux massifs et protéger les jeunes plants des piétinements.
Merci aux bénévoles et aux agents du parc nationale pour cette journée radieuse qui donne vie et sens à ce beau projet … à suivre !
Texte écrit pour le journal des étudiants "Krataegus" de l'ENSP dont le mot à illustrer cet été est Thébaïde.
« Pour se donner, il faut s’appartenir »
Élisée Reclus
« L’eau vive est à jamais au temps présent, un état que nous évitons assez douloureusement. »
Jim Harrison (En marge)
Thébaïde.
C’est une sensation éprouvée dans un paysage, où se rendre régulièrement permet d’en saisir les changements.
Les siens comme les nôtres.
Un jalon pour prendre la mesure du temps et de la vie.
avec la complicité du vent
Avoir la thébaïde serait par extension un sentiment confus mais qui s’éclaire et devient limpide dans certaines situations vécues. Des instants fugaces qui nous disent :
oui, c’est bien toi ; tu es vivant ; tu es là.
Un moment d’appartenance au monde.
Comme boire l’eau qui sourd après avoir eu soif.
j’y vais
En juillet 2018, nous avons décidé avec un ami d’aller courir la crête du Blayeul, au nord de Digne-les-Bains dans les Basses- Alpes.
De profil, c’est un long plan incliné de vingt kilomètres du Sud au Nord, qui part de 650 mètres - à la confluence du Bès et de la Bléone - pour finir à à 2200 mètres d’altitude.
Partis tôt le matin, mais ayant mal estimé la distance et nos réserves d’eau, nous avons sagement décidé au 2/3 de couper court et de descendre tout droit vers le Vieil Esclangon par le ravin de Champ Long. Sept cent mètres de dénivelé sur un peu plus d’un kilomètre.
En bas nous attendait le vallon d’Aigue Belle et sa promesse.
La descente fut difficile : exposée dans un four solaire, longue et sans eau, terminée dès les premières pauses car nous croyions-voulions distinguer le cours d’eau en contrebas ; « et au pire, Esclangon est a deux kilomètres » ai-je lancé à Stéphane, plein de confiance dans le toponyme d’Aigue Belle.
La pente est un sablier de pierres épais, tantôt mouvant et ludique, puis soudainement superficiel, cachant un sol dur et glissant. La montagne s’écroule et ses calcaires argileux qui éclatent en pierres saillantes ne deviendront probablement jamais des galets. Ces milliers de mètres cubes sont charriés par les eaux et les nombreuses avalanches qui dévalent tout l’hiver par le même versant que nous, qui arrivons en bas secs et valdingués tels les cailloux colorés qui tapissent le lit du ravin.
Nos corps réclament de l’eau, et passée une première déconvenue, la promesse est tenue : elle jaillit des argiles rouges qui tapissent les berges verticales.
Une eau belle, fraiche, abondante. Quel plaisir intense dans cet instant de boire la vie. Pourquoi alors aller plus loin ?
Dans cette rivière minérale épaisse, l’eau fait des apparitions en pointillés, au gré des seuils souterrains. Les troncs écorchés témoignent également de la violence des phénomènes gravitaires.
Cette vallée est hostile.
Deux chevreuils s’échappent d’un petit groupe de pins sylvestres accrochés à une ancienne berge. Nous y dégageons un plan moussu pour notre bivouac. Ablutions, feu de camp, soirée joyeuse au temps suspendu dans nos hamacs.
Nous nous endormons.
À 3h, nous sommes réveillés par des éclairs, le tonnerre et une pluie violente.
Il faut partir. Vite.
Les sacs sont prêts, la levée est rapide et nous voici sous l’orage dans la descente à la frontale. La rivière s’est teintée de rouge, elle gonfle et nous pousse sur ses berges quand soudain nos lampes puissantes n’éclairent plus que le noir et la pluie verticale : le vide ! Nous sommes coincés : une chute devant et l’eau qui gonfle derrière.
Sans hésiter, après un point carto, nous rebroussons chemin jusqu’à la première pente raide et boisée en direction de Pierre Guerdis. Elle nous permettra de contourner la cascade (qui ne figure pas sur la carte) dans un long détour circulaire pour rejoindre Esclangon par le ravin du Serre.
Après d’autres péripéties, nous retrouverons notre point de départ à la confluence. Il est 6h du matin. Nous sommes fourbus, habités d’images et émus d’être revenu d’un lieu d’usure de la terre où la gravité interdit toute résidence.
Un lieu où nous serons toujours passagers.
2019. J’y retourne avec mon fils de 15 ans, en faisant le chemin inverse. Arrivés au pied de la cascade, nous faisons le même contournement, mais bien plus court. Plus haut, je ne reconnais pas l’endroit. Le bosquet de pins où nous avons dormi avec Stéphane a été emporté ainsi que l’ensemble de la berge, sur une centaine de mètres. Une belle épaisseur de cailloux s’est déposée à la place, sans mousse. Nous avons trouvé plus haut un gros pin trapu pour tendre nos hamacs.
C’était intense de partager cela avec lui. Progresser hors sentier suppose l’abandon d’une partie de son être *, l’ouverture des sens à d’autres signes. L’instinct reviens vite, il est frais comme l’eau de la Terre que nous boirons ensemble.
Au retour, il trouvera un passage direct à la cascade, en longeant une vire sur quelques mètres.
J’y suis retourné cette année, post confinement #1, pour remonter encore plus haut la vallée jusqu’à une forêt de demoiselles coiffées, impressionnantes de verticalité et d’équilibre dans ces obliques instables. Le pin trapu avait disparu. Je n’ai -de nouveau- rien reconnu sinon les sommets qui me servent de repères, entre les Ajustats et la Baisse de Constant, notamment une bosse ronde qui marque le point de départ de notre descente initiale depuis la crête par Champ-Long.
Je décide d’y retourner tout les ans, tant la force sauvage que dégage ce lieu remet mes pendules à l’heure, permet de prendre la mesure ; me donne la thébaïde.
Rémi Duthoit, à Forcalquier , Août 2020.
* « Dès que l’on quitte les terrains défrichés, ou un sentier, ou une route, lorsqu’on sort d’un endroit taillé, labouré ou dessiné par un être humain pour passer dans les bois, il faut laisser derrière soi une partie de son être. C’est cette perte soudaine, me semble-t-il, davantage que la difficulté de marcher dans les broussailles, qui retient si fort les gens sur les sentiers. Dans les bois, il n’y a pas de droit chemin, pas de piste à suivre sinon la loi de ce qui pousse. Il faut laisser derriere soi l’idée que tout va droit. Regarder simplement autour de soi. Voila comment sont les choses.» Louise Erdrich / Ce qui a dévoré nos cœurs.