Étude de haie en sous bois pour une entrée de jardin / Alpes de haute-Provence
lundi 6 janvier 2025
samedi 4 janvier 2025
Pour un paysage consenti
Je publie ici l'article de 2019 que j'ai écris pour les carnets du paysage sur les paysages de l'énergie. Depuis, des expériences m'ont permises d'aller plus loin sur les projets d'implantations au sol ; notamment en différentiant les deux problématiques (technique et politique) qui conditionnent l'acceptation de ces projets qui sont encore trop souvent des produits. Le paysage l'exprime sans équivoque.
samedi 9 novembre 2024
CHEMIN / liste de références (mise à jour Novembre 2024)
Rémi Duthoit, [Paysages & Inventions]
Diplômé en 1996, j'ai commencé par développer ma pratique entre maîtrise d’ouvrage (Conseil départemental de l’Ardèche, 1996-1999) et maîtrise d’œuvre (salarié à l'agence Laverne-Paysages,1999-2000).
Je me suis installé en libéral en 2001 avec la création de l’atelier [Paysages & Inventions] à Marseille, puis à Forcalquier en 2008.
Je dessine des jardins et conduit des études d’espaces publics et de territoires, sans hiérarchie de valeur, pour des communes, des départements (Alpes de haute-Provence, Hautes-Alpes) des parcs nationaux (Écrins) ou naturels régionaux (Luberon, Queyras), la LPO … Je suis par ailleurs co-fondateur du collectif de land-art [les éoliens].
Parallèlement, en 2006 :
- J’intègre le corps des paysagistes conseils de l’État (d'abord dans les Hautes-Alpes, puis en 2015 les Alpes- Maritimes, et depuis 2023 en Corse-du-Sud ; je suis membre du bureau de l'association des paysagistes conseil depuis 2022)
- Je deviens enseignant de projet à l’ENSP Versailles-Marseille et interviens sur trois séquences réparties sur trois années du diplôme d’État de paysagiste concepteur :
- Conduire le vivant méditerranéen (L3),
- L’atelier montagne (M1),
- Grands espaces de nature métropolitains (M2).
Depuis 2024, je suis responsable de la pédagogie du site de Marseille de l’ENSP-IMVT , également responsable de la la formation "Jardiner le paysage méditerranéen" JaPaM
J'aime privilégier l'expérimentation, et la mise en valeur des lieux en s'appuyant sur le vivant et ses dynamiques.
Des collaborations avec des plasticiens (Eric Barbier, TiO, Groupe Dune…), m’ont permis d’explorer des nouvelles manières de penser et de diffuser une culture du paysage.
Enfin, mes implications dans des missions de conseil (paysagiste conseil de l’Etat, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes puis Corse du Sud depuis 2023) et dans l’enseignement, (Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles / Marseille et l’école des Beaux Arts de la Réunion) allient à ma démarche une pensée pédagogique du projet et une volonté de partage.
Publications :
Pour un paysage consenti Carnet du paysage « énergie » 2020 /.
Prendre l'air / Verdons : 2018
Géo. découvertes (hors série spécial 30 ans/2009).
Almanach des Paysages et Jardins du Sud. Louisa Jones/ Aubanel 2008.
Marseille, énergie et frustrations / Baptiste Lanaspèze/ Actes Sud. 2006
Du Jardin au Paysage, 30 créations contemporaines en Provence . L.Jones. Abanel 2004.
‘Art et jardin à Chaumont-sur-Loire’, Louisa Jones (Actes Sud 2003).
LE MONDE2 (juillet/aout 2002)
Télérama (août 2002),
'Les jardins du futur', édition du conservatoire international des jardins (1992/2002),
Liste de références
Les retenues collinaires en Provence - (Région Sud)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE - ÉTUDE 5 k€
réalisation d’un guide régionnale avec la LPO/ Agende de l’eau
Maître d’ouvrage : Agende de l’eau
Maîtrise d’œuvre : partagée avec la LPO PACA
La Base de Loisir des Iscles/ Réallon / Hautes-Alpes - (05)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE 15 k€
Site: Base de loisir des Iscles
Maître d’ouvrage : Commune
Maîtrise d’œuvre : Avec Atelier 4 Architectes / GAP
Les grands Cols des Hautes-Alpes - (05)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE - ÉTUDE DE DÉFINITION
Site: 6 grands cols des Hautes Alpes Étude 15 k€
Maître d’ouvrage : Département des Hautes-Alpes.
Maîtrise d’œuvre : partagée avec Wagon Landscaping, paysagistes
Aménagement du Col de Vars - (05)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE NIVEAU DCE
Site: Col de Vars : Commune de Vars (05) Étude 27 k€
Maître d’ouvrage : Département des Hautes-Alpes et commune
Maîtrise d’œuvre : partagée avec Sandrine Raymond, architecte
Pont de Manosque (04)/Accompagnement végétal d’infrastructure
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ en cours d’achèvement
Site: Manosque Étude 12 k€
Maître d’ouvrage : Conseil Départemental des Alpes de Hautes Provence
Aire de stationnement Vallouise/Parc National des Écrins (05)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ réalisation en cours
Site: Entre les Aygues Étude 15 k€
Maître d’ouvrage : Commune de Vallouise assistées du PNÉcrins
Maîtrise d’œuvre : partagée avec Sandrine Raymond, architecte
2020-2018
Réseaux et paysage du Luberon (84-04)
ÉTUDE DE MAÎTRISE D’ŒUVRE
Site: PNR du Luberon Étude 20 k€
Maître d’ouvrage : PNR du Luberon.
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MPG, paysagistes
La 4100 dans la vallée de l’Ecrème. Paysage et renforcement de la sécurité
routière par le végétal (04)
ÉTUDE DE MAÎTRISE D’ŒUVRE Chantier automne 2020
Site: RD 4100 entre Cereste et Montjustin. Étude 5 k€
Maître d’ouvrage : Département 04 / Maison technique de Forcalquier
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MTD 04.
Notre Dame de La Garde/ Places, chemins, jardins. Parking de l’Étoile (13)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ETUDE
Site: Colline de Notre Dame de La Garde Étude 48 k€
Maître d’ouvrage : Diocèse de Marseille.
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MPG, paysagistes
Place de la bibliothèque de Volx (04)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ Chantier Avril 2018
Site: Volx 04130 Étude 10 k€ Projet 70 k€
Maître d’ouvrage : Commune Volx.
Maîtrise d’œuvre : partagée avec Wagon Landscaping, paysagistes
Carrefour des Granons/ Reillanne (04)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE
Site: Reillanne Étude 5 k€
Maître d’ouvrage : Conseil Départemental des Alpes de Hautes Provence
2018 et avant
Cimetière de Volx /Commune de Volx (04)
MISSION DE MAÎTRISE D’ŒUVRE COMPLETE/ Livré Nov.2016
Site: Volx 04130 Étude 13 k€
Maître d’ouvrage : Commune Volx
Maîtrise d’œuvre : partagée avec BLOC paysage, paysagistes
Hôtellerie de la Saint Baume / Espaces d’acceuil et stationnements (83)
ÉTUDE DE MAÎTRISE D’ŒUVRE. NIVEAU APS.
Site: Hôtellerie/Plan d’Aups Étude 15 k€
Maître d’ouvrage : Hôtellerie Dominicaine de la Saint Baume
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MPG, paysagistes
Forcalquier : Place Verdun-République et placette de Tranformateur (04)
MISSION D’ASSISTANCE MAÎTRISE OUVRAGE&MAITRISE D’ŒUVRE.
Site: Forcalquier Alpes de Haute Provence Étude 16 k€
Maître d’ouvrage : Marie de Forcalquier CG04
Maîtrise d’œuvre : partagée avec MTD 04
Opération Grand Site du massif des ocres (84)
MISSION D’ÉTUDE DE PAYSAGE/ Grand territoire / Mandataire.
Site: 10 communes du PNR Luberon (Rustrel, Roussillon, Gargas, Villard,
Caseneuve, Apt, Gignac, Viens, Goult, ST Saturnin les Apt) Étude 90 000€
Maître d’ouvrage : Parc Naturel Régional du Luberon
Maîtrise d’œuvre : Rémi Duthoit mandataire, MPG, paysagiste,
V. Baggioni, sociologue, Khan-Perdereau, architecte-urbanistes
mercredi 6 mars 2024
Anselme-Gras ; un groupe scolaire à Gap
Esquisse / les grands principes
L’objectif du projet est de largement des-imperméabiliser l’ensemble des
cours (à minima 20 %, nous arriverons à 35%) par la création d’espaces de calme, des aménagements
de verdure, des carrés potager à hauteur d’enfant tout en proposant
une ergonomie ludique et un confort d’usage : ombre, calme et support pédagogiques
Pour organiser ces espaces, la composition s’appuie sur la trame agricole
originelle : les grandes lignes d’arbres. Dans ces lignes larges, l’ensemble
des équipements est regroupé, offrant un espace ludique polyvalent et
confortable.
mercredi 31 janvier 2024
La petite fumée des Mourres
La petite fumée des Mourres : une olive, un paysage
À l’origine, La Petite Fumée des Mourres© est une recette classique de Provence : les olives au sel.
Je la tiens de Suzanne Gardiol, grand-mère de ma compagne, qui habitait Peipin, à l’entrée de la vallée du Jabron dans les Basses Alpes :
Récolter les olives noires, bien mûres, entre décembre et mars selon la rigueur de l’hiver (souvent, les Bas-Alpins préparaient ainsi les olives oubliées sur les arbres).
Dans un récipient étanche, ajouter 10% du poids des olives en sel et remuer tous les jours pour que l'amertume soit éliminée de manière uniforme (le sel remplace l’alcaloïde responsable).
Au bout de 15 jours, rincer puis faire sécher les olives sur un linge au soleil.
Mettre en pot avec de l’huile d’olive (bio c'est toujours mieux).
C’est bon à l’apéro, pendant un repas avec des pâtes fraiches. C’est du confit d’huile d’olive.
Voici la base.
Mais par une belle journée d’hiver, nous sommes au Mourres, à côté de Forcalquier. Les Mourres, c’est un plateau minéral sec, avec des gros champignons de calcaires qui racontent le passé lacustre et sismique du site.
Le soleil éclaire les Alpes du Sud à l’horizon. On est dehors. En Provence alpine.
Le froid sec et l’absence de vent nous font faire un micro-feu : mes enfants récoltent des brindilles grises de Cade (juniperus oxycedrus,
- Cupressaceae) et alimentent un foyer de 10 cm de diamètre.
- Ça flambe, ça s’éteint, ça fume, ils rallument, se crament un peu les doigts ; apprennent le feu.
- Ça re-fume et parfume notre pique-nique.
Froid sec, soleil, paysage lointain de montagnes, fumée-odeur de cade : on est bien.
Un gros pot d’olives est ouvert juste à côté. Il reste là, comme ça, tout l’après-midi.
La surprise arrive le soir, quand de retour à la maison, j’en goûte une en préparant le dîner.
En un instant, je retourne au Mourres, l’odeur du feu et du Cade est là.
Un parfum de fumée au confit d’huile d’olive.
Voilà comment est née La Petite Fumée des Mourres©.
Depuis, il a fallu reproduire l’accident, trouver un moyen de faire fumer l’huile d’olive.
Mais ça, c’est un secret.
Rémi Duthoit
Forcalquier janvier 2024
lundi 1 janvier 2024
Bonne année 2024
Croquis pour une étude pré-opérationnelle de production photovoltaïque au sol dans les Alpes de haute-Provence / Conditions préalables : Projet public = maitre d'ouvrage public + auto-consommation collective ++ échelle vertueuse : 2500 m2 pour 120 Hab.
lundi 13 novembre 2023
Le jardin du ienche
Les autoroutes sont des gardes-manger.
La pie sautille entre deux passages à cent trente pour becqueter un boyau.
Au milieu du noir, des taches grises et rouges finissent en boules sur les bords, ou aplaties au milieu par les pneus.
Le corbeau attend sur la barrière de sécurité.
Il a le temps.
L’A51 descend la Durance depuis les Alpes. À Pertuis, elle sort de son lit pour grimper sur une colline, plonger sur Aix-en-Provence qu'elle contourne pour filer sur Marseille.
Elle est bouchée tous les matins et particulièrement à ce point de bascule.
J’y suis justement.
Et remarque des mottes entassées sur ses bords.
Là où les voitures ne roulent pas, même au pas, les aiguilles des pins du talus s’accumulent, se regroupent en tas et commencent à se décomposer.
À l’arrêt sur l’autoroute, il est possible d’observer ces détails, les fixations techniques et les ajustements qui sont invisibles à centrente. L’humus se construit même là où tout est fait pour que rien ne pousse. Sans doute, les mégots et les particules de pneus ont un effet drainant et l'humidité d’automne permet à des graines de germer.
Ces îlots bruns et vert étirés sur un mètre sont disposés régulièrement. Des petits jardins, petits tas, expression de vie dans ces lieux violents de béton et de bitume.
Oasis acharnées ? Non, rien de spécial en fait. La vie dans les marges, là où elle n'est pas attendue, mais elle s’en fiche. Un avant-goût de ce qui se passerait dans nos fantasmes de post-apocalypse : la fissuration des routes commencerait par les bords… Ainsi divague mon regard embrumé du matin, à contempler lentement ces masses hirsutes en ce jour d’octobre dans la belle lumière d’après la pluie.
Leur présence immobile et sans doute éphémère (car un balai mécanique ne va pas tarder à faire propre) m’attire leur sympathie et je me dis qu’un jour, il faudrait que je fasse quelque chose pour eux. Parler d’eux. De leur composition mêlée de vent de sable, de graines, de pneus, de mégots, de vitesse et de gravité au hasard de la pente et d’un affleurement granuleux qui accroche la première aiguille de pin d’Alep.
Je les prends en photo, de manière systématique.
Plus tard, je les regarde comme pour en trouver un classement, un indice, la clé de leur histoire.
Et dans une photo floue prise à la va-vite, je le vois.
Au début, je n’en crois pas mes yeux, mais son corps est bien visible. Allongé sous son manteau d’aiguilles et d’herbes vertes, il en constitue l’armature principale sur toute sa longueur. Seules ses pattes et l’extrémité de sa mâchoire dépassent de son nouveau pelage.
Il est devenu un jardin.